Plus que jamais, la mode multiplie les références au passé, composant une allure rétro-cool qui convoque sans complexe les 70s rassurantes ou les années 2000 techno et fun. Une boîte à idées presque infinie, donnant de la profondeur et de l’authenticité aux vêtements.
Pour les Millenials, le revival le plus désirable est celui des années 2000, aussi appelé mouvement Y2K (pour « Year 2000 ») par les Anglo-saxons.
Difficile parfois, au vu des collections de mode, d’affirmer que l’on se trouve réellement en 2023 ! Car partout, des petites marques aux grandes maisons, les références au vintage sont légion. Pour les Millenials, le revival le plus désirable est celui des années 2000, aussi appelé mouvement Y2K (pour « Year 2000 ») par les Anglo-saxons. On retrouve donc des pantalons cargo ou des robes en coton stretch moulantes, que Britney Spears ne renierait pas, dans tous les vestiaires branchés d’aujourd’hui. Mais, globalement, la deuxième partie du XXème siècle est amplement citée partout, composant une sorte de « rétrorama », comme un livre d’histoire de la mode animé.
Ce voyage dans le temps peut débuter chez Balzac Paris, où l’on observe une floraison de blouses d’obédience presque victorienne – col légèrement montant, volants, dentelle… Un saut conséquent plus tard, et nous voici dans les années 60, chaussée de sabots hippies imaginés par Sessun, ou de ravissantes robes trois-trous signées Soeur. Hop, une décennie de plus et nous voilà dans les 70s, autres grandes gagnantes de ce Mémory mode. Chez Bash, les broderies folkloriques apposées sur les blouses et robes amples confèrent une allure bohème caractéristique des Trente glorieuses. Leon&Harper ose des imprimés psychédéliques. Quand Roseanna fait de la socialite néerlandaise des années 70-80, Mathilde Willink, l’égérie de sa collection printemps-été ou que Wear Marcia tient son nom du tube des Rita Mitsouko. De quoi perdre tous ses repères temporels ! Mais cette tendance à se retourner vers le passé pour puiser l’inspiration n’a rien de neuf, elle non plus.
Depuis les années 60, et les créateurs « disrupteurs » Cardin, Courrèges ou Saint Laurent, la mode n’en finit pas de se nourrir d’hier et de rendre des hommages appuyés à ce qui fut. Sûrement parce que ces références ont quelque chose de rassurant, et ce d’autant plus dans la période incertaine que nous traversons. De fait, qui pourrait rester insensible à l’âge d’or des seventies, aux promesses de paix, de prospérité, au souffle de la liberté qu’elles portaient ? Les mythes hippies, baba cool ou encore jet-set sont ainsi retravaillés à l’infini. Mais il en va de même pour la figure de la bourgeoise pompidolienne, maintes fois convoquée pour exercer son influence apaisante à grands coups de twin-set, tailleur-jupe, collier de perles et mocassins à talons – attention, on annonce d’ailleurs son retour en grandes pompes pour l’hiver prochain ! Les créateurs, eux, trouvent leur compte dans ce vivier d’inspirations, véritable boîte à idées à l’usage de ceux qui en ont cruellement besoin pour répondre aux exigences de production et tenir le rythme de l’industrie de la mode en ce début de XXIème siècle. Les moodboards des créatifs sont ainsi, souvent, pétris d’images sépia, d’icônes disparues mais au charme persistant. Autant de fantômes du passé qui peuvent permettre d’échapper un instant au monde digital. Un monde dont les héros, influenceurs aux millions de disciples, dessinent parfois une esthétique de plus en plus uniformisée.
« On a longtemps parlé de « mix and match » pour définir les mélanges de styles ou d’imprimés dans une tenue. Aujourd’hui, on peut parler de « mix and match » temporel, tant on peut s’amuser à mélanger de manière décomplexée les références à différentes époques passées. Il est intéressant de constater que s’opèrent, en parallèle, d’un côté le boom du marché du vintage et de l’autre l’avènement de cette esthétique rétro-cool faite d’emprunts au passé pour créer des vêtements neufs. A l’heure du metavers et de l’Intelligence artificielle, il y a dans tout cela une certaine nostalgie, l’envie de se rappeler d’un monde disparu que l’on fantasme meilleur. Mais aussi un désir de célébrer les savoir-faire, les héritages. Peut-être la modernité réside-t-elle en partie dans cette mémoire, dans cette transmission. »
© Wearmarcia
© Sessùn
© Sœur
© Balzac Paris
© Ba&sh
Plus que jamais, la mode multiplie les références au passé, composant une allure rétro-cool qui convoque sans complexe les 70s rassurantes ou les années 2000 techno et fun. Une boîte à idées presque infinie, donnant de la profondeur et de l’authenticité aux vêtements.
Pour les Millenials, le revival le plus désirable est celui des années 2000, aussi appelé mouvement Y2K (pour « Year 2000 ») par les Anglo-saxons.
Difficile parfois, au vu des collections de mode, d’affirmer que l’on se trouve réellement en 2023 ! Car partout, des petites marques aux grandes maisons, les références au vintage sont légion. Pour les Millenials, le revival le plus désirable est celui des années 2000, aussi appelé mouvement Y2K (pour « Year 2000 ») par les Anglo-saxons. On retrouve donc des pantalons cargo ou des robes en coton stretch moulantes, que Britney Spears ne renierait pas, dans tous les vestiaires branchés d’aujourd’hui. Mais, globalement, la deuxième partie du XXème siècle est amplement citée partout, composant une sorte de « rétrorama », comme un livre d’histoire de la mode animé.
Ce voyage dans le temps peut débuter chez Balzac Paris, où l’on observe une floraison de blouses d’obédience presque victorienne – col légèrement montant, volants, dentelle… Un saut conséquent plus tard, et nous voici dans les années 60, chaussée de sabots hippies imaginés par Sessun, ou de ravissantes robes trois-trous signées Soeur. Hop, une décennie de plus et nous voilà dans les 70s, autres grandes gagnantes de ce Mémory mode. Chez Bash, les broderies folkloriques apposées sur les blouses et robes amples confèrent une allure bohème caractéristique des Trente glorieuses. Leon&Harper ose des imprimés psychédéliques. Quand Roseanna fait de la socialite néerlandaise des années 70-80, Mathilde Willink, l’égérie de sa collection printemps-été ou que Wear Marcia tient son nom du tube des Rita Mitsouko. De quoi perdre tous ses repères temporels ! Mais cette tendance à se retourner vers le passé pour puiser l’inspiration n’a rien de neuf, elle non plus.
Depuis les années 60, et les créateurs « disrupteurs » Cardin, Courrèges ou Saint Laurent, la mode n’en finit pas de se nourrir d’hier et de rendre des hommages appuyés à ce qui fut. Sûrement parce que ces références ont quelque chose de rassurant, et ce d’autant plus dans la période incertaine que nous traversons. De fait, qui pourrait rester insensible à l’âge d’or des seventies, aux promesses de paix, de prospérité, au souffle de la liberté qu’elles portaient ? Les mythes hippies, baba cool ou encore jet-set sont ainsi retravaillés à l’infini. Mais il en va de même pour la figure de la bourgeoise pompidolienne, maintes fois convoquée pour exercer son influence apaisante à grands coups de twin-set, tailleur-jupe, collier de perles et mocassins à talons – attention, on annonce d’ailleurs son retour en grandes pompes pour l’hiver prochain ! Les créateurs, eux, trouvent leur compte dans ce vivier d’inspirations, véritable boîte à idées à l’usage de ceux qui en ont cruellement besoin pour répondre aux exigences de production et tenir le rythme de l’industrie de la mode en ce début de XXIème siècle. Les moodboards des créatifs sont ainsi, souvent, pétris d’images sépia, d’icônes disparues mais au charme persistant. Autant de fantômes du passé qui peuvent permettre d’échapper un instant au monde digital. Un monde dont les héros, influenceurs aux millions de disciples, dessinent parfois une esthétique de plus en plus uniformisée.
« On a longtemps parlé de « mix and match » pour définir les mélanges de styles ou d’imprimés dans une tenue. Aujourd’hui, on peut parler de « mix and match » temporel, tant on peut s’amuser à mélanger de manière décomplexée les références à différentes époques passées. Il est intéressant de constater que s’opèrent, en parallèle, d’un côté le boom du marché du vintage et de l’autre l’avènement de cette esthétique rétro-cool faite d’emprunts au passé pour créer des vêtements neufs. A l’heure du metavers et de l’Intelligence artificielle, il y a dans tout cela une certaine nostalgie, l’envie de se rappeler d’un monde disparu que l’on fantasme meilleur. Mais aussi un désir de célébrer les savoir-faire, les héritages. Peut-être la modernité réside-t-elle en partie dans cette mémoire, dans cette transmission. »