Formes libres !

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La mode « plus size », ou grandes tailles, n’est plus une proposition de niche. Au contraire, elle est aujourd’hui le symbole de la progression du mouvement body positive. Au programme : une plus grande inclusivité et la fin des carcans, normatifs. Un mouvement porté par des mannequins superstar et des marques engagées. Tour d’horizon. 

Ce mouvement de fond signe-t-il la fin des complexes ? Il coïncide en tout cas avec les revendications féministes portées par la jeune génération, appelant à plus de diversité, d’inclusivité, de fluidité.

Hier encore, les filles longilignes, voire frôlant la maigreur, affichaient leurs silhouettes acérées dans les campagnes publicitaires et sur tous les podiums. La mode était faite pour les minces, fin de la discussion ! – laissant ainsi de côté une grande partie des femmes au-delà de la taille 36. Mais aujourd’hui, la révolution semble en marche, et les corps s’imposent enfin à la mode dans toutes leurs diversités. Les mannequins dites « plus size » sont de plus en plus nombreuses. Paloma Elsesser en tête, qui prend la pose avec panache dans de nombreuses campagnes publicitaires, toute en courbes généreuses et baby face boudeuse. Elle est, aussi, de presque tous les shows, et est ultra-suivie sur Instagram (526k abonnés). La jeune femme revendique d’ailleurs de donner visage et corps à ce mouvement « body positive ». Mais elle n’est pas seule, loin de là : on pourrait citer Ashley Graham, Jill Kortleve, ou encore en France Odile Gautreau… Sans parler des célébrités en général, les Beyoncé, Lizzo, Yseult ou même Kim Kardashian qui depuis des années font bouger les lignes et évoluer les représentations. Résultat ? Les marques sont de plus en plus nombreuses à proposer des modèles dans un large spectre de tailles, et à penser pour leur clientèle plus ronde des pièces dans l’air du temps. Chez Make my Lemonade, c’est carrément l’un des piliers de l’identité de la maison. « Nous savons que chaque corps est différent, et que ce sont ses aspérités qui le rendent beau parce qu’il incarne notre histoire, explique Lisa Gachet, la créatrice, sur son site. C’est pourquoi nous portons une attention particulière aux coupes et aux tailles que nous proposons, en allant du 34 au 52. » Aujourd’hui, les marques telles que Ba&sh, Bensimon, Weill ou encore Elise Chalmin proposent elles aussi un spectre de taille beaucoup plus large.

Cela peut sembler aller de soi, mais dans l’industrie de la mode, c’est une petite révolution ! Car produire des vêtements dans une gamme de taille aussi large nécessite de revoir tout son plan de collection, de changer parfois de « business model ». Faut-il produire moins de modèles mais disponibles dans toutes les tailles ? Faut-il concevoir des vêtements qui s’adaptent facilement à toutes les morphologies ? Cette dernière approche est, par exemple, celle choisie par le jeune label Ester Manas, en pleine ascension, qui propose des pièces s’adaptant à toutes par un jeu astucieux de réglages et de matières. Leur projet est simplement baptisé « One Size Fits All » : une taille qui va à toutes. La marque mapoésie n’offre, elle, que des vêtements en taille unique mais qui s’adaptent à tous les corps ou presque. Autre idée, vraiment disruptive : celle développée par la marque Universal Standard, au sein de son programme Fit Liberty, qui propose d’échanger gratuitement un vêtement si on change de taille. Malin et très déculpabilisant ! Ce mouvement de fond signe-t-il la fin des complexes ? Il coïncide en tout cas avec les revendications féministes portées par la jeune génération, appelant à plus de diversité, d’inclusivité, de fluidité. Et la mode « plus size » raconte aussi cette libération.

+ le décryptage de Feriel Karoui, consultante tendances.

« Aujourd’hui, les jeunes femmes valorisent la diversité, la singularité. Elles n’ont pas envie d’être catégorisées. Le fait qu’elles plébiscitent des vêtements sans genre, neufs ou vintage et pour toutes les morphologies montrent qu’elles souhaitent avant tout s’exprimer, montrer leur créativité et ne surtout pas être assignées à un ou des styles jugés normatifs. L’important semble être l’émotion apportée par le vêtement, qu’importe qu’il existe en XS ou XXL. Il est rassurant que la mode épouse et soutienne ce mouvement. »

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© Make My Lemonade

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© Ba&sh

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© Mapoésie

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La mode « plus size », ou grandes tailles, n’est plus une proposition de niche. Au contraire, elle est aujourd’hui le symbole de la progression du mouvement body positive. Au programme : une plus grande inclusivité et la fin des carcans, normatifs. Un mouvement porté par des mannequins superstar et des marques engagées. Tour d’horizon. 

Ce mouvement de fond signe-t-il la fin des complexes ? Il coïncide en tout cas avec les revendications féministes portées par la jeune génération, appelant à plus de diversité, d’inclusivité, de fluidité.

Hier encore, les filles longilignes, voire frôlant la maigreur, affichaient leurs silhouettes acérées dans les campagnes publicitaires et sur tous les podiums. La mode était faite pour les minces, fin de la discussion ! – laissant ainsi de côté une grande partie des femmes au-delà de la taille 36. Mais aujourd’hui, la révolution semble en marche, et les corps s’imposent enfin à la mode dans toutes leurs diversités. Les mannequins dites « plus size » sont de plus en plus nombreuses. Paloma Elsesser en tête, qui prend la pose avec panache dans de nombreuses campagnes publicitaires, toute en courbes généreuses et baby face boudeuse. Elle est, aussi, de presque tous les shows, et est ultra-suivie sur Instagram (526k abonnés). La jeune femme revendique d’ailleurs de donner visage et corps à ce mouvement « body positive ». Mais elle n’est pas seule, loin de là : on pourrait citer Ashley Graham, Jill Kortleve, ou encore en France Odile Gautreau… Sans parler des célébrités en général, les Beyoncé, Lizzo, Yseult ou même Kim Kardashian qui depuis des années font bouger les lignes et évoluer les représentations. Résultat ? Les marques sont de plus en plus nombreuses à proposer des modèles dans un large spectre de tailles, et à penser pour leur clientèle plus ronde des pièces dans l’air du temps. Chez Make my Lemonade, c’est carrément l’un des piliers de l’identité de la maison. « Nous savons que chaque corps est différent, et que ce sont ses aspérités qui le rendent beau parce qu’il incarne notre histoire, explique Lisa Gachet, la créatrice, sur son site. C’est pourquoi nous portons une attention particulière aux coupes et aux tailles que nous proposons, en allant du 34 au 52. » Aujourd’hui, les marques telles que Ba&sh, Bensimon, Weill ou encore Elise Chalmin proposent elles aussi un spectre de taille beaucoup plus large.

Cela peut sembler aller de soi, mais dans l’industrie de la mode, c’est une petite révolution ! Car produire des vêtements dans une gamme de taille aussi large nécessite de revoir tout son plan de collection, de changer parfois de « business model ». Faut-il produire moins de modèles mais disponibles dans toutes les tailles ? Faut-il concevoir des vêtements qui s’adaptent facilement à toutes les morphologies ? Cette dernière approche est, par exemple, celle choisie par le jeune label Ester Manas, en pleine ascension, qui propose des pièces s’adaptant à toutes par un jeu astucieux de réglages et de matières. Leur projet est simplement baptisé « One Size Fits All » : une taille qui va à toutes. La marque mapoésie n’offre, elle, que des vêtements en taille unique mais qui s’adaptent à tous les corps ou presque. Autre idée, vraiment disruptive : celle développée par la marque Universal Standard, au sein de son programme Fit Liberty, qui propose d’échanger gratuitement un vêtement si on change de taille. Malin et très déculpabilisant ! Ce mouvement de fond signe-t-il la fin des complexes ? Il coïncide en tout cas avec les revendications féministes portées par la jeune génération, appelant à plus de diversité, d’inclusivité, de fluidité. Et la mode « plus size » raconte aussi cette libération.

+ le décryptage de Feriel Karoui, consultante tendances.

« Aujourd’hui, les jeunes femmes valorisent la diversité, la singularité. Elles n’ont pas envie d’être catégorisées. Le fait qu’elles plébiscitent des vêtements sans genre, neufs ou vintage et pour toutes les morphologies montrent qu’elles souhaitent avant tout s’exprimer, montrer leur créativité et ne surtout pas être assignées à un ou des styles jugés normatifs. L’important semble être l’émotion apportée par le vêtement, qu’importe qu’il existe en XS ou XXL. Il est rassurant que la mode épouse et soutienne ce mouvement. »

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