Les robes de mariées et autres vêtements de cérémonie ne sont plus réservés à des événements précis de nos existences. Désormais, ils rentrent dans les vestiaires de la vraie vie, frayant sans hésiter avec les basiques. Symboles d’un désir de renouer avec la fête et une certaine flamboyance.
Jamais on n’avait vu s’affirmer une telle appétence pour des vestiaires singuliers, puissants, presque d’apparat
Longtemps, les vêtements dits « de cérémonie » ont semblé faire bande à part, loin des podiums scintillants des fashion weeks et des tendances de la mode. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas, et la révolution semble en marche. De plus en plus de jeunes maisons se lancent dans ce secteur, jadis de niche, pour l’aborder de la manière la plus large possible.
L’idée dans l’air du temps ? Un vêtement qu’on s’offre pour un événement exceptionnel ne peut être un amour d’une nuit : il doit continuer son chemin et s’inventer de nouveaux horizons. C’est la philosophie défendue par exemple par Rime Arodaky qui crée des robes de mariée qu’on imaginerait volontiers portées lors d’une soirée d’été bohème et chic. Maison Lemoine, elle, affiche clairement son désir de proposer des habits durables. Quant à la marque Les jupons de Louison, elle pense des pièces taillées sur-mesure pour chacune, donnant à la tenue de fête un caractère inclusif.
Anachronique au temps de la fast fashion et de la dictature du jogging-baskets ? Non, bien au contraire, car jamais on n’avait vu s’affirmer une telle appétence pour des vestiaires singuliers, puissants, presque d’apparat. Après des années de règne sans partage du sportswear, dont le paroxysme a été atteint pendant les confinements et la crise sanitaire, serait-on en passe d’en finir avec le mou, le basique, le confortable ? C’est ce que clament les créateurs qui ont été nombreux à proposer ces dernières saisons des silhouettes festives, antidotes à la morosité. Leurs arguments de choc ? Des pièces ultra-travaillées, aux étoffes précieuses, brocarts et cristaux, dentelles et volants, soieries et paillettes… Des tenues pour sortir, faire la fête, marquer le coup. Pour briller sur la scène sociale, faire son effet de pied en cap, loin des Zoom et Teams qui nous réduisent à des bustes neutres et à des visages fatigués sous lumière bleue.
Et puis l’époque est aux productions d’époque, justement. Les Bridgerton n’en finissent pas de nous captiver (dans « Les chroniques de Bridgerton 2», série diffusée sur Netflix), quand Downwtown Abbey reprend du service au cinéma. Leur point commun ? Avoir réussi à rendre le protocole pop et l’aristocratie sexy, avec son lot de robes habillées et d’événements codifiés. Résultat, ces séries ont une influence sur nos désirs contemporains. Ce que prouvent les stars d’aujourd’hui qui ne rechignent pas, comme on a pu le voir à la dernière cérémonie du Met Gala, à jouer les marquises 2.O. La modernité est peut-être là, d’ailleurs, dans cette capacité à mélanger les codes et les références, à assumer une robe longue rétro avec une paire de baskets, un blazer chic avec un jean troué. Ce qui compte, c’est d’afficher sa flamboyance, voire son panache. Le vêtement de cérémonie tient peut-être, enfin, sa revanche.
« L’over-dressed connaît un retour en grâce. Après cette (longue) période de crise sanitaire qui nous a privés de vie sociale, on a envie de moments pendant lesquels s’apprêter, faire le show, y aller à fond. En mode, l’esthétique rétro correspond aussi à un désir de renouer avec des rituels, des codes sociaux peut-être plus définis : les fêtes et cérémonies, au dress code précis, en sont l’essence. Et puis, on plébiscite les vêtements de qualité, le savoir-faire, le sur-mesure, l’artisanat, la durabilité. Tout ce qu’offre une pièce d’exception. »
© Rime Arodaky
© Maison Lemoine
© Les Jupons de Louison
© Maison Lemoine
Les robes de mariées et autres vêtements de cérémonie ne sont plus réservés à des événements précis de nos existences. Désormais, ils rentrent dans les vestiaires de la vraie vie, frayant sans hésiter avec les basiques. Symboles d’un désir de renouer avec la fête et une certaine flamboyance.
Jamais on n’avait vu s’affirmer une telle appétence pour des vestiaires singuliers, puissants, presque d’apparat
Longtemps, les vêtements dits « de cérémonie » ont semblé faire bande à part, loin des podiums scintillants des fashion weeks et des tendances de la mode. Mais aujourd’hui, ce n’est plus le cas, et la révolution semble en marche. De plus en plus de jeunes maisons se lancent dans ce secteur, jadis de niche, pour l’aborder de la manière la plus large possible.
L’idée dans l’air du temps ? Un vêtement qu’on s’offre pour un événement exceptionnel ne peut être un amour d’une nuit : il doit continuer son chemin et s’inventer de nouveaux horizons. C’est la philosophie défendue par exemple par Rime Arodaky qui crée des robes de mariée qu’on imaginerait volontiers portées lors d’une soirée d’été bohème et chic. Maison Lemoine, elle, affiche clairement son désir de proposer des habits durables. Quant à la marque Les jupons de Louison, elle pense des pièces taillées sur-mesure pour chacune, donnant à la tenue de fête un caractère inclusif.
Anachronique au temps de la fast fashion et de la dictature du jogging-baskets ? Non, bien au contraire, car jamais on n’avait vu s’affirmer une telle appétence pour des vestiaires singuliers, puissants, presque d’apparat. Après des années de règne sans partage du sportswear, dont le paroxysme a été atteint pendant les confinements et la crise sanitaire, serait-on en passe d’en finir avec le mou, le basique, le confortable ? C’est ce que clament les créateurs qui ont été nombreux à proposer ces dernières saisons des silhouettes festives, antidotes à la morosité. Leurs arguments de choc ? Des pièces ultra-travaillées, aux étoffes précieuses, brocarts et cristaux, dentelles et volants, soieries et paillettes… Des tenues pour sortir, faire la fête, marquer le coup. Pour briller sur la scène sociale, faire son effet de pied en cap, loin des Zoom et Teams qui nous réduisent à des bustes neutres et à des visages fatigués sous lumière bleue.
Et puis l’époque est aux productions d’époque, justement. Les Bridgerton n’en finissent pas de nous captiver (dans « Les chroniques de Bridgerton 2», série diffusée sur Netflix), quand Downwtown Abbey reprend du service au cinéma. Leur point commun ? Avoir réussi à rendre le protocole pop et l’aristocratie sexy, avec son lot de robes habillées et d’événements codifiés. Résultat, ces séries ont une influence sur nos désirs contemporains. Ce que prouvent les stars d’aujourd’hui qui ne rechignent pas, comme on a pu le voir à la dernière cérémonie du Met Gala, à jouer les marquises 2.O. La modernité est peut-être là, d’ailleurs, dans cette capacité à mélanger les codes et les références, à assumer une robe longue rétro avec une paire de baskets, un blazer chic avec un jean troué. Ce qui compte, c’est d’afficher sa flamboyance, voire son panache. Le vêtement de cérémonie tient peut-être, enfin, sa revanche.
« L’over-dressed connaît un retour en grâce. Après cette (longue) période de crise sanitaire qui nous a privés de vie sociale, on a envie de moments pendant lesquels s’apprêter, faire le show, y aller à fond. En mode, l’esthétique rétro correspond aussi à un désir de renouer avec des rituels, des codes sociaux peut-être plus définis : les fêtes et cérémonies, au dress code précis, en sont l’essence. Et puis, on plébiscite les vêtements de qualité, le savoir-faire, le sur-mesure, l’artisanat, la durabilité. Tout ce qu’offre une pièce d’exception. »